ECOLOGIE – Chacun chez soi : un bien étrange écosystème

2014 EscargotsLe blog E&E avait évoqué déjà l’initiative suisse Ecopop. Voilà qu’elle titille, sans surprise, les rédacteurs du « Salon beige », un site animé par quelques « jeunes » laïcs catholiques conservateurs (pour ne pas dire plus). Occasion pour eux de développer un nouveau néologisme qui en dit long de ce que chacun peut faire de la thématique écologique. Quand on vous dit que c’est pas parce qu’on est sensible à l’écologie qu’il faut arrêter d’exercer son sens du discernement….

Bon. Le Salon beige n’aime pas l’immigration. On s’y attendait. Il aime encore moins « l’immigration massive » qui est évoquée par l’élégant concept de « remplacement » des populations. On passe sur les expressions de « génocides » et de « suicide »utilisées pour parler de ce que devient la société française. Tout cela est attendu dans ce salon où on ne doit pas souvent ouvrir les fenêtres.

C’est là qu’arrive le couplet sur l’écologie…

L’idée d’une « écologie des populations » vise à lutter contre ce double danger. « Eco » vient du grec οἶκος, oîkos (la « maison »). L’éco-logie est donc la science ou la logique de l’habitation. L’éco-population désigne donc la « maison de la population ». De même que l’économie, (οἰκονομία, oikonomía) désigne la « gestion de la maison ». Rien de plus écologique et économique, donc, qu’une « écologie des populations ». On ne saurait résister au double déracinement de l’immigration massive et du basculement de civilisations sans comprendre et exploiter cette référence à la « maison », à l’habitation et au concept fondamental du « chez-soi ».  Le chez-soi, c’est le lieu où l’on vit, où l’on mange, où l’on dort. C’est un lieu que nous connaissons, et, surtout, que nous reconnaissons.  La déconstruction des normes morales, dans laquelle l’européen se reconnait, fait qu’il ne peut plus être « chez-soi », chez lui : il ne s’y reconnait plus. De même que l’importation de nouvelles normes, de nouvelles religions et de nouvelles modalités de vivre, à cause de l’immigration, nous fait perdre le sens du « chez-soi ». (…) L’écopopulation est cette manière intelligente de dire deux choses : nous sommes chez nous, et notre pays a une âme. Donc nous avons le droit de nous soucier de l’âme de notre pays.  »

Et de citer la philosophe Simone Weil pour justifier la notion « d’enracinement » d’un peuple. Pauvre Simone. Tout cela pour justifier un bricolage sémantique… Et qui se veut fidèle à « l’écologie humaine » de Benoît XVI et du pape François. On croit rêver…

Voilà. On le savait. L’écologie, même chez des « chrétiens » peut fricoter avec les extrêmes, à gauche et à droite. Au nom d’un internationalisme libertaire ou d’un nationalisme libéral, le souci de « l’environnement », comme « milieu de vie » commun aux créatures de cette petite planète, peut devenir un champ de bataille idéologique, aux relents bien peu reluisant. Certains rêvent de leur maison comme d’une forteresse. D’autres comme d’une gare routière. Très peu évoquent « l’âtre » qui rassemble autour du feu, pour partager les biens de la terre et se reconnaître, dans la lumière, comme membre d’une même famille humaine. Cela n’empêche en rien les enracinements intérieurs nécessaires un temps mais qui eux mêmes sont à « quitter » pour suivre Celui qui n’a même pas de pierre où reposer sa tête…

Et si on construisait plutôt patiemment les liens vitaux qui maintiennent l’énergie de tout écosystème, sans cesse renouvelé par la biodiversité de ses membres et par la volonté de coopération à tout niveau ? Et si notre « oikos » était ce que l’Esprit suscite en chacune de ses créatures ?

DL

Source : L’écopopulation, ou comment retrouver le sens du « chez-soi », Le Salon Beige , le 12 novembre 2014 à 22:41

 

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. François E. dit :

    Voir aussi l’article d’Otto Schäffer dans le numéro de novembre de la revue suisse Choisir (http://www.choisir.ch/home/revues/2014/novembre-2014), malheureusement pas en ligne. Ils donnent de bons arguments contre l’Ecopop.

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